L’entrée ne paie pourtant pas de mine. Mais dès qu’on pénètre dans ce point de vente, impossible de résister, on a envie de tout dévorer. Ce magasin Wegmans a ouvert ses portes au mois d'octobre, dans le quartier central et huppé de Greenwich village, près d’un Whole Foods Market. Il s’étale sur un peu plus de 8 000 mètres carrés et deux étages. 600 employés se relaient pour alimenter les rayons de ce temple de l’alimentaire hors norme, ouvert tous les jours de 7 heures à 22 heures.
Les employés qui cuisinent mis à l’honneur
Au premier étage donnant sur la rue, le visiteur voit d’abord l’ensemble des îlots de restauration. Sushis, pizzas, poke bowl, stand asiatique, corner à biscuits… L’atmosphère, nourrie de lumières chaudes, met en avant les employés sans cesse en train de confectionner des mets à cuisiner. On voit des flammes, on sent la chaleur des fours, on entend des couteaux qui martèlent des planches à découper… Pour compléter cette impression d’être au cœur des cuisines, deux larges écrans multiplient les gros plans sur des recettes en cours de confection. Le cadre donne l’impression de halles, avec le décorum cher à Wegmans (fausses fenêtres en haut des murs, impression de petit* pavés au sol). La seule frustration vient sans doute du fait de ne pas pouvoir déguster sur place. Bientôt, des restaurants complèteront le magasin.
La poissonnerie en maître
On accède ensuite au sous-sol par un escalator où les chariots ont leur voie spéciale. On arrive d’abord par les fruits et légumes, où tout semble être organisé selon les couleurs. Deux bacs de citrons côte à côte renvoient par exemple leur éclatante teinte jaune et verte. Au fond, les denrées plus fragiles (salades, herbes aromatiques) sont présentées dans des meubles noirs.
Mais la mention spéciale revient incontestablement à la poissonnerie. Présentée sur trois étals emplis de glace, on remarque sur le premier une sélection de poissons japonais dans le "Sakanaya Fish Market", où le client peut même choisir le style de découpe de ces espèces aux noms imprononçables. Une partie des produits est filmée et à la vente en libre-service, avec des têtes de poisson, et autres morceaux peu usuels. Un autre présentoir met en valeur moules, huîtres et crustacés. Au fond, des filets de poissons prédécoupés sont proposés. Le rayon viande, plus ramassé, possède un meuble où la viande mature.
Cheese !
Le pôle fromage constitue l’autre rayon à service extrêmement valorisé dans ce magasin. D’abord, un rayon en libre-service valorise les pâtes pressées cuites (cheddar, emmentals suisses…). Dans l’alignement, un stand avec du personnel offre d’autres produits (et même du caviar à côté de fromages à pâte persillée...). Les fêtas et autres fromages italiens sont mis à part dans un dernier pôle, où un homme découpe devant les clients des morceaux de parmesan dans ces grosses meules avec le petit couteau adéquat.
Les citadins urbains comme cible
Côté prix, s’ils restent raisonnables pour les plats de restauration et le libre-service (de 5 à 15 dollars en moyenne) ils s’envolent parfois pour les produits haut-de-gamme. Par exemple, de petit* plateaux de fromages garnis de fruits secs se vendent à près de 60 dollars (soit environ 55 euros). Ces références traduisent bien la cible. En plein cœur de Manhattan, il s’agit de séduire la cible pressée des urbains, avec des offres qualitatives pour ces populations au fort pouvoir d’achat. Ainsi, Wegmans propose de nombreux produits préparés à faire cuire (viandes farcies, plats cuisinés…). Des plateaux de charcuterie bien présentés sont également à la vente, les corners "apéro" apparaissent à plusieurs reprises.
Dans le fond du magasin, les produits d’import ont la part belle. A noter un rayon bière très bien garni avec, d’un côté, un rayons ambiant, de l’autre, des breuvages dans un meuble frais. Les boissons sans alcool possèdent six rayons rien que pour elles, entre les eaux de cocos, les eaux fruitées, les sodas etc. Les rayons épicerie valorisent enfin une large offre exotique pour les Etats-Uniens (produits européens, indiens, asiatiques, etc.)
Souriez, vous êtes filmé
Pour payer, le client doit remonter à l’étage. Dans une file d'attente unique, il choisit entre les sept caisses avec du personnel - qui permettent de payer en liquide - ou la trentaine de caisses en libre-service. Pour l'encaissem*nt autonome, le client est filmé. Une vidéo le lui montre, afin de dissuader les tentations de vol. De même, plusieurs caméras discrètes truffent les plafonds du magasin.
